Je passe presque tout mon temps à lire, quand nous ne causons pas avec Marie ; mais même en causant et s'aimant beaucoup, lasolitudeest trop déserte, trop vide à deux femmes seules.
Qu'Euphrasie ne te quitte pas, je l'en supplie ; votresolitudeserait trop grande sans son rire, sa bonté.
- cette terrasse, cettesolitudesont le lieu le plus reposant de la terre.
Lessolitudessont plus vastes.
J'y vis absolument seul, et cettesolitudeest un peu triste.
Nul bruit ne remue autour de nous, lasolitudeest complète, nos dromadaires la troublent seuls de leur marche lente et cadencée.
- si je vous disais qui je suis, si je vous montrais qu'une folie de jeune homme peut compromettre à tout jamais une femme honorée, que votre apparition dans notresolitudeserait un événement, que vos poursuites seraient un scandale où je succomberais assurément sous la calomnie et le ridicule, ne renonceriez-vous pas à vos projets ?
Je savais uniquement que cettesolitudeétait dans les montagnes du Dauphiné.
C'est par là que notresolitudeest profonde, et que nous y sommes dans le vide des déserts.
La nuit, dans sa majesté sombre, règne sur les monts et les bois ; le désert est plongé dans l'ombre, et lasolitudeest sans voix ; le sommeil, sur la mousse antique, du chasseur a fermé les yeux : mais dans ses songes belliqueux le chasseur d'un trait fantastique arme encore son bras nerveux.
Si par hasard il vous venait l'idée Que cette herbe où je dors, de rosée inondée, Est faite pour subir n'importe quel pied nu, Et que masolitudeest au premier venu, Si vous pensiez entrer dans l'ombre où je séjourne Sans que ma grosse tête au fond des bois se tourne, Si vous vous figuriez que je vous laisserais Tout déranger, percer des trous dans mes forêts, Ployer mes vieux sapins et casser mes grands chênes, Mettre à la liberté de mes torrents des chaînes, Chasser l'aigle, et marcher sur mes petites fleurs ; Que vous pourriez venir faire les enjôleurs Chez les nymphes des bois qui ne sont que des sottes, Que vous pourriez le soir amener dans mes grottes La Vénus avec qui tous vous vous mariez, Que je n'ai pas des yeux pour voir, que vous pourriez Vous vautrer sur mes joncs où les dragons des antres Laissent en s'en allant la trace de leurs ventres, Que vous pourriez salir la pauvre source en pleurs, Que je vous laisserais, ainsi que des voleurs, Aller, venir, rôder dans la grande nature ; Si vous imaginiez cette étrange aventure Qu'ici je vous verrais rire, semer l'effroi, Faire l'amour, vous mettre à votre aise chez moi, Sans des soulèvements énormes de montagnes, Et sans vous traiter, vous, princes, et vos compagnes, Comme les ours qu'au fond des halliers je poursuis, Vous me croiriez plus bête encor que je ne suis !
Toute ombre refluée S'est enfuie au delà de l'orbe illimité : Lasolitudeest vide, et vide la nuée.
Lasolitudeest si nécessaire au bonheur dans le monde même, qu'il me paroît impossible d'y goûter un plaisir durable de quelque sentiment que ce soit, ou de régler sa conduite sur quelque principe stable, si l'on ne se fait une solitude intérieure, d'où notre opinion sorte bien rarement, et où celle d'autrui n'entre jamais.
Lasolitudeserait pesante sans la communion avec les grands esprits.
On entre dans ce lieu sans façon ; la porte basse en est toujours ouverte ; les murs suintent ; au milieu de cettesolitudesont étendues quatre ou cinq larges dalles sur lesquelles sont couchés autant de cadavres ; quelquefois, dans les grandes chaleurs et à tous les mélodrames nouveaux, deux cadavres par chaque dalle.
C'est inouï à quel point masolitudeest un tourbillon.
Dans une de ses dissertations chrétiennes et morales qu'il lui adresse (la XVIIIe), on lit ce premier projet de retraite très-peu janséniste, et qui n'est guère qu'une variante compassée de l' hoc erat in votis d'Horace : " je pense l'avoir autrefois écrit, et il n'y aura point de mal aujourd'hui de le copier : lasolitudeest certainement une belle chose ; mais il y a plaisir d'avoir quelqu'un qui sache répondre,... etc. "
Il a fait un traité de la solitude qui a pour épigraphe ce verset d'Isaïe : " exultabit solitudo, et florebit quasi lilium... lasolitudesera dans l'allégresse, et elle fleurira comme le lis : elle poussera et elle germera de toutes parts : elle sera dans une effusion de joie et de louanges. "
Qu'alors lasolitudeest profonde, lorsque la divinité et les hommes se sont retirés à-la-fois !
Lasolitudeest mauvaise à celui qui n'y vit pas avec Dieu ; elle redouble les puissances de l'ame, en même temps qu'elle leur ôte tout sujet pour s'exercer.
Lasolitudeest mauvaise à la longue ; mais, par moments, elle est nécessaire.
Lasolitudeest triste à notre âge.
C'est là un joug accepté de la vertu qui ne sépare point son sort du sort des autres, mais pesant à l'égoïsme qui ne vit que pour lui, et c'est pourquoi lasolitudeétant destructive de toutes les lois, parce qu'elle l'est de tous les rapports, l'égoïsme aspire à la solitude pour échapper à la dépendance.